Il fut un temps ou les orgies culinaires des soirs de fête me ravissaient.
Il n'y a pas si longtemps de cela, je pouvais, à l'étonnement de mes proches, enfiler une épaule d'agneau entière, finir les boulettes de ma voisine de table, trop occuper à papoter et dévorer les filas de ma grand mère comme des cacahouètes. Le repas de fête était alors un long cérémonial ou l'on donnait le temps au patriarche de réciter les prières.
2007, plus de patriarche, plus de grand-mère; nouvelle génération, en Israël.
Les temps ont changé également; en ce dernier festin de Roch Hachanah, je pus constater que les années ont passé et que mon corps autrefois svelte et fort comme un Turc n'est plus le réceptacle idéal aux joies d'un festin gargantuesque.
Au programme hier soir: Saumon frais entier, paté de foie, 10 sortes de salades, feuilles de vignes et feuilles de choux farcies au riz et a l'agneau, couscous Pkaella- merguez, légumes à gogo...de la bouffe pour environ 280 personnes, comme ca, à l'oeil.
Après une prière expédiée manu- militari ( 7 minutes montre en main; un record...), je pus à peine finir une assiette de semoule inondée de viande, même pas touché aux salades ni aux farcis (dommage quand même). Repas envoyé en une petite demi-heure... le ventre plein, déjà prèt à exploser.
Une seule envie, fuir le vacarme des enfants surexcités, les discussions des moeufs sur les origines juives de la famille Sarkozy ou les tentatives pianistiques des petits cousins qui massacrent la lettre à Elise.
Un seul rêve en fait, passer dans la pièce télé pour regarder France -Ecosse et m'affaler comme un vulgaire pachyderme devant la boite à images.
Ce fut fait illico presto, sans demander d'autorisation à personne.
Mauvais match et triste défaite qui là aussi, me laissa sans réaction; à peine décu par la triste contre performance des bleus. Il fut un temps où j'aurais ruminé cette défaite pendant des heures; aujourd'hui, je m'en tape.. là aussi les temps ont changé.
Petit jogging matinal, donc, pour éliminer l'huile du couscous et profiter d'un matin de nouvel an sur la promenade de Haifa (photo); et nouvelle surprise avec ce corps qui flanche après un kilometre ...
Décidément, je crois bien que je vieillis.
Labels: Cuisine
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