AJAMI, FILM COUP DE POING

Le Cinéma israelien a des ailes. Depuis quelques années, les productions de qualité se multiplient et les récompenses tombent dans le monde entier. Meduses, Waltz with Bashir, Lebanon (lion d'or a Venise) et maintenant Ajami; parmi des dizaines d'autres.

On remarque aussi que le cinéma israelien qui marche c'est celui qui montre la douleur, la violence, le conflit d'une société en souffrance. Face à la guerre, au racisme ou a la haine. C'est sans doute un peu triste mais c'est ainsi.Pas de place pour la moindre comédie. Ce qui vend, c'est la douleur. Si profonde et réelle ici en Israël et en Palestine.

Et Ajami n'échappe pas à la règle, cette production israel-palestinienne; réalisée par Scandar Copti et Yaron Shani, vient de remporter un prix au festival du cinéma Méditerranéen de Valence. ( et un autre au festival de Londres).

Ajami est un film coup de poing qui évoque le destin entremêlé de juifs, chrétiens et musulmans. Ajami est bouleversant tant il est vrai et expose une réalité pas toujours reluisante dans ces villes "métisses" israéliennes. La où se côtoient arabes et Juifs israéliens. Si le sujet semble un peu cliché, il est mis en image de façon très efficace et tellement authentique; la réalité de Yaffo en 2010 avec ses nombreux arabes israéliens. Une coexistence possible mais sur un braiser prêt à s'enflammer. Le film qui avait déjà été remarqué à Cannes possède également une page Facebook. Voici l'excellente bande-annonce:

GOOGLE WAVE, Premiere Impression rapide

Le Web est un Chat Géant

Cela fait trois jours que je teste Google Wave sérieusement (merci Maxence) et je dois dire que je suis agréablement surpris. C'est sympa et comme à son habitude Google nous offre une interface très intuitive et "very friendly".

Mais soyons clairs, Google Wave est en fait un super gros chat en direct à plusieurs (ou pas). Un chat amélioré, un peu email, un peu Google docs avec un soupçon de Twitter et avec possibilité de tout partager en direct avec ses amis et le tout, of course, en temps réel. Envoyer des emails qui deviennent des conversations ou les correspondants peuvent intervenir en direct et en modifier tous les elements. Des mails riches où il possible d'intégrer directement des vidéos, des photos depuis vos comptes en ligne ou encore des cartes Google ou des sondages. Plein d'autres fonctionnalités arrivent peu a peu. Google Wave est un peu une sorte de fourre-tout du web 2.0: temps réel, micro-conversations, statuts et partage permanent. Google a eu du flair et tente de proposer une interface qui marient toutes les fonctionnalités les plus en vue. Et c'est dans l'ensemble très réussi; le Mail/Chat passe au 21 ème siècle.

Et c'est d'ailleurs assez marrant de constater que l'évolution toute récente du web (micro-blogging, temps réel, streams, etc...) nous ramènent en fait au chat d'origine. Le Chat qui a déjà une dizaine d'années initié par ICQ, Skype ou MSN. Le Chat fut peut-être en fait la plus grande invention du web. Le web est en train de devenir un Mega-chat communautaire. Que cela soit Facebook, Twitter ou Wave, nous sommes tous en train de communiquer en direct les uns avec les autres en nous échangant des photos et autres liens ou documents.

A quand le tour de l'image et de la vidéo? Seesmic s'y est bien tenté mais apparemment c'est encore un peu tôt ou pas pour tous. Plus facile de se cacher derrière une ligne ou un lien que devant une webcam.Et pourtant si il est bien une tendance qui monte c'est celle de la vidéo.

Google Wave m'a impressionné par sa simplicité mais c'est aussi un outil extrêmement complexe qui permet une interactivité en direct avec un multitude d'autres outils. J'aime l'idée de pouvoir intégrer toutes sortes de gadgets ou de pouvoir exporter des conversations sur des blogs. Et ce n'est qu'un début. Le début du fameux webmail social tant attendu.

La seule chose qui m'a dérangé c'est en fait d'avoir à ouvrir son navigateur Internet. A quand un client desktop pour Google Wave? Un peu comme une petite fenêtre de chat sur le coté....

Pour conclure je dirais que j'ai trouvé Google Wave beaucoup moins "Geek" qu'on ne le pense; je suis quasi certain que son adoption grand public se fera très rapidement. Enfin un dernier mot sur le fait qu'un nouveau verbe a vu le jour dans la communauté geek: "Je Wave". Après avoir twitté, le blogger s'en alla waver le coeur léger....

Massacre Caucase en Terre Sacrée

Hier a eu lieu à Rishon Le Zion, de l'avis de tous, le plus grand massacre criminel de l'histoire d'Israël. Une famille entière égorgée puis brûlée dans son appartement. Du grand-père au Bébé, six âmes exécutées comme dans un sinistre film de Mafia. Et ça tombe bien, si on peut dire, car apparemment (je dis bien apparemment) il s'agit de la mafia russe (ou Caucase).

Cette famille d'origine russe était à la tête d'un grand restaurant populaire à Rishon. Apparemment quelques dettes de protection n'auraient pas été payées . Et comme le dit la Police ce matin dans les médias, même les plus vilains racketteurs israéliens n'en arrivent pas à de telles représailles. Il s'agirait bien de méthodes russes ultra-sauvages comme cela se passe dans les troubles bas-fonds de Kiev ou de Moscou.

Justement je voulais parler il y a peu de la "Russisation" de la société israélienne depuis quelques années; faire un peu mon raciste de base, parler de ce million et demi de russes qui peuplent l'ensemble des villes du pays (certaines villes comme Carmel ou Hadera dépassent les 40% d'habitants russes). Tout est aujourd'hui en Hébreu et en Russe (et en arabe); dans les services publics ou magasins. Plus facile de trouver aujourd'hui des travers de Porc qu'un resto Cacher. Évoquer ces joueurs d'accordéons à chaque feu rouge; ces vendeuses qui ne parlent pas un mot d'hébreu, les clochards torchés à la vodka en pagaille, les prostituées par milliers, de ces vagues de violence nouvelles, mais finalement je vais m'abstenir et me tenir à carreau....pas question de prendre le moindre risque..."naz 'drovié"!

AN AMERICAN STORY

Un histoire belle et américaine, tellement américaine qu'on la croirait fabriquée dans studio d"Hollywod (et le sera sûrement bientôt).
L'histoire de ce jeune autiste, mascotte et porteur d'eau d'une équipe de Basket de High School qui devient la star de toute une ville grace à quelques minutes sur le parquet et six paniers à trois points miraculeux. Jason McElwain ira même jusqu'à la maison blanche en 2007.

J'avais déjà vu cette vidéo circuler sur le web il y a quelques mois mais elle refait un petit tour de "viralite" en ce moment sur Facebook notamment..
Une belle histoire dont on ne se lasse pas et à faire passer pour ceux qui ne la connaissent pas. De quoi en tout cas donner un peu de joie pour le week-end.

PLAYING FOR CHANGE

Si c'est pas encore fait; voici un projet, une réalisation à découvrir d'urgence: Playing For Change, un projet web pour la paix dans le monde via la musique.

Réunir des talents musicaux connus ou moins connus du monde entier; les enregistrer chacun séparément en live dans son pays, voire dans sa rue, pour produire chaque mois une vidéo qui fait le tour du monde. Les morceaux sont exceptionnels et le site est a mon goût magnifique. Un projet qui fait réfléchir et vibrer à la fois.Projet qui pourrait aussi nous inspirer pour notre moyen-orient en souffrance.

Ci-contre sur la barre de coté; j'ai choisi de placer à chaque fois un extrait différent; cette semaine, la reprise de Marley: War-No more trouble, avec entres autres David Broza (en intro) et Bono. Énorme. Les mots sont inutiles, foncez visiter le site

Shorpy: Scènes de vie d'un autre Temps

C'est tout bête mais le web a beau nous offrir des merveilles de technologies; on a beau trouver presque quotidiennement des sites avec des concepts innovants , révolutionnaires web 4.0... on a beau parler de temps réel et de social branding..il arrive parfois de s'enthousiasmer pour un site tout simple.

C'est ce qui m'est arrivé avec Shorpy, un site américain de photos d'époque. Des photos du quotidien américain; des gens, des paysages, des endroits, des familles.....entre 1900 et 1960. Des photos banales et parfois de vraies perles. Je pourrais rester des minutes entières à contempler ces moment rares du début du siècle; ces scènes de vie avec "des vrais gens" d'un autre temps, habillés comme dans les films de Bergman. Il y a 100 ans de cela.



Comme ce cliché au bord d'une rivière qui évoque si intensément une scène sortie tout droit d'un tableau de Seurat, Monet ou Manet (cliquez sur la photo pour agrandir en très grand). Découvrir ces adultes et ces enfants, dans une réalité d'autrefois bien loin de notre modernité effrénée mais si proche de notre imagination.

Aussi à découvrir, ce bord de plage à Atlantic City en 1905

NOUVEAU DEPART, LE BLOGGING N'EST PAS MORT

Le Frenchie in the holy land n’est pas mort. Difficile de tuer ce blog qui est né par hasard, au Printemps 2005, il y a quatre ans et qui aura changé pas mal de choses dans ma vie. Mais il faut bien l’avouer j’ai eu un sacré ras le blog…et puis mon aventure sur TechCrunch.fr, qui s'est desormais achevée, ne m'avait pas laissé beaucoup de temps non plus.

Je souhaite profiter de cette nouvelle année pour reprendre un départ, pour partager de nouveau, quelques réflexions en vrac sur la vie en Israël, sur le web, la politique; la religion la musique, la cuisine ou le cinéma. Comme au bon vieux temps; ma façon à moi de continuer à chercher une forme de vérité.

Pourtant il est bien difficile de re-blogger à plein temps. Plein de choses ont évolué, Les blogs sont-ils morts ? non... mais ils ont pris un sacré coup sur la tète avec l’émergence du Micro-blogging, de Facebook entre autres. Le temps est à la communication raccourcie et en temps réel. Plus simple de partager un clip ou un lien sur Facebook ou sur Twitter que de se lancer dans un long billet explicatif. Finalement le blogger n’est pas forcement un vrai écrivain ou journaliste, tourmenté d’une passion intense pour l’écriture, par un besoin incontrôlé de salir la page blanche. Le blogger est avant tout un gros partageur d'opinions, avide de reconnaissance.

Au début des blogs on écrivait pas plaisir, ou par simple désir de partager des émotions ou des expériences. Le blogging est né du besoin des utilisateurs de devenir acteurs et de proposer une alternative à l'information formatée par les grands médias.Le Blogging devait donner naissance au journalisme citoyen; il a presque vu le jour.

Mais au lieu de vraiment chercher et lire des blogs remplis de contenu pertinent et différent, on s'est mis à suivre la crème des bloggeurs; le show-biz blogospherique et on a oublié les autres, ceux qui écrivent pour le plaisir et qui ne dépassent pas les 50 visites par jour. On a créé des classements et des outils de mesure d'influence. Petit à petit, grâce à un petit succès relatif, le bloggeur moyen s’est empli d’une responsabilité nouvelle, il s'est même pensé important par moments. Le bloggeur s’est senti journaliste-vedette et a parfois même flirté avec les médias traditionnels. Car rien ne fait plus plaisir à un bloggeur que d’etre cité (voire invité) à la radio ou à la TV. Le bloggeur veut être un électron libre, proposer une source d'infos alternative, mais quoi de plus bandant (c'est le mot) qu’une reconnaissance officieuse de la sainte mère télévision via une invitation sur un plateau de LCI ou Canal? et puis tout est allé plus vite, le temps s'est raccourci et la communication s'est accélérée. Un blog c'est devenu long et ennuyeux à lire. Étonnant pourtant quand on pense à l'essor de la vidéo sur le web qui elle consume encore plus de temps.

Et puis est arrivé le Pesonnal branding et sa cousine: la réputation en ligne. Deux allumeuses de première, prêtes à tout pour séduire l'ego du blogger. In-dis-pen-sable: il faut soigner son image en ligne, c'est comme ça, pas la peine de discuter. C’est bon pour son business, c’est bon pour se faire connaître; c'est vital pour ton image, mec. Un blog soigné c'est mieux qu'un bon vieux CV en ligne. Un blog n'est pas un espace de liberté, ce doit être une vitrine nickel, reluisante qui sert d'instrument de communication.Et puis parler de soi et de ses accomplissement partout où on peut; s'auto-linker, s'auto-citer, imposer son nom et son visage. De l'importance des blogs et des réseaux sociaux, bookmarking social, business et communauté... de plus en plus compliqué et abstrait.

Ce qui est certain c'est que le blogger a perdu de sa joie, de sa verve et de son irrévérence.

J'avoue avoir eu un peu de mal avec ce désir permanent de parler de soi, de se mettre en avant...même si c'est à des fins professionnelles; même si c'est un jeu marketing. J'ai aussi joué le jeu, avec plaisir parfois et souvent par intérêt. Cet Egoblogisme permanent m'a fait m'éloigner de l'écriture et m'a servi par bien d'autres aspects.Je ne crache pas dans la soupe aux choux; Il faut simplement trouver le juste équilibre, il me semble; entre positionnement marketing (terme plutôt laid je sais) et liberté d'expression. Retrouver de justes proportions. Le blogging n'est pas mort mais il doit retrouver son humilité et sa "pureté" d'origine. La révolution du Contenu généré par les utilisateurs a bien eu lieu. YouTube et les blogs en sont la preuve. Mais il ne faut pas oublier que ce qui finira toujours par faire la différence c'est la qualité du contenu; tout le reste n'est que bavardage. Et le blogging ce n'est pas simplement un outil de communication que l'on remplace par des sms, des tweets ou des"waves", c'est aussi une expérience littéraire voire parfois un moyen d'expression pour des âmes tourmentées.

Pour ma part, sur ce blog, j'ai souvent choisi d'écrire sur des thèmes politiques (et c'est pas bien non plus pour le personnal branding...) et ça on le sait c'est dangereux tant les extrémistes dominent dans cette région ou la religion aveugle les consciences des uns de des autres; arabes comme juifs. Pas facile d'être français et Juif...et de gauche. Ça détonne avec la pensée unique franco-feujette des plages de Tel-Aviv..

Et pourtant malgré ce malaise persistent, j'ai choisi de reprendre le chemin de l'écriture. Simplement pour le plaisir d'écrire même si je ne me considère pas comme un grand auteur et puis parce que il y a des sujets sur lesquels on ne peut plus se taire et qui méritent plus qu'un simple lien sur Twitter. Sur Internet, comme dans le "monde réel" et en "temps réel ou pas", il faut aider, continuer à soutenir les causes importantes; donner, encore et encore. Ici en Israël ou partout ailleurs dans ce monde enfoui si profondément dans le Samsara.

En attendant, Bonne année à tous!