CONFLITS DE FAMILLE

Je reviens un instant sur le mini-tsunami soulèvé par le billet sur Jérusalem. Le sujet est sensible et aura suscité des réactions, disons, envenimées.

Je regrette deux choses:
D'abord la facilité pour certains à condamner et attaquer de facon agressive, sans parfois aucun respect. Nos désaccords ne méritent pas de s'abaisser si bas. Nous faisons partie d'une même famille avec nos dissensions et nos différences. Et je vous le rappelle, on ne choisit pas sa famille.

Ensuite ce détournement du débat vers un conflit religieux contre laïques.

Ce n'est en tout cas pas le fond de mes propos. Je ne débats pas ni ne remets en question l'importance de la religion ou de la Torah. Je n'ai aucun mépris ni dédain envers les hommes de religion. Je respecte tous les juifs en tant qu'hommes qu'ils soient pratiquants ou non.

Ma position sur Jérusalem est strictement politique. Que l'on considère que Jérusalem est une capitale sacrée et intouchable, je le comprends parfaitement. J'ai beau avoir proposé un partage, je connais l'importance et la sensibilité du sujet. Ais-je raison? je ne le sais pas encore mais comme je l'ai maintes fois répété, il me semble que cela se produira avec le temps et quelque soit le gouvernement en place. Sinon l'asphyxie est proche. Mais encore une fois, on ne peut pas tout ramener à une opposition entre religieux contre laïques. Il existe des milliers d'israéliens absolument hatés qui ne céderont jamais un pouce de Jérusalem ou de tout autre endroit d'Israël. Comme il a été dit dans un des commentaires, le sionisme et donc la création d'Israël n'est pas allé cherché une justification dans la Torah. Et pourtant cela n'a pas empêché l'état de tenir compte des lois de cette dernière. Pas assez pour certains, trop pour d'autres.

Je respecte les plus religieux qui suivent et étudient la Torah; je suis même parfois envieux de tant de conviction et de foi; je fais pour ma part partie, comme tant d'autres, de ceux qui oscillent, avec moins de certitudes.

Mais la tolérance c'est aussi d'accepter qu'il existe des juifs qui ne suivent pas forcement les lois de la Torah sans pour autant être des criminels qui seront exterminés au jour du jugement dernier. Il n'est pas question d'avoir raison, juste d'accepter l'idée que d'autres peuvent avoir une démarche plus lente, hésitante ou tout simplement différente. Peut-être parmi ces gens, certains deviendront un jour aussi de fervents pratiquants. Peut-être pas, à chacun son rythme.

Nous devons nous rapprocher les uns les autres, nous tendre la main; pas nous mépriser.

3 commentaires:

Samuel said...

Oui, merci Alain. Le peuple Juif se doit d'être uni, et ne pas condamner ou juger l'autre par rapport à ses pratiques ou non-pratiques. D'accord avec vous.

C'est justement d'un point de vue très laïque que je me place, celui de l'échange des terres contre la paix. Si cela avait marché, à Gaza par exemple, on le saurait. Or, la victoire du désengagement de gaza, du retrait du Liban-Sud, a, contrairement à ce que je croyais, emmené le peuple palestinien (ou le Hezbollah dans le second cas)vers plus d'extrêmisme et de violence, car pour eux, ces premières terres gagnées en annoncent d'autres.
Moi qui croyait que Israël + Palestine en paix redonnerait un élan économique général à la région. Que cela annoncerait une coopération pour le bien de tous, et que, à terme, l'enrichissement des palestiniens les amènerait à s'occuper d'autres choses. Mais le mal est bien plus profond. Comme je l'ai dit dans d'autres commentaires, pour "acheter" sa paix et sa tranquilité, le peuple israëlien cherche des solutions, et donc cède aux revendications palestiniennes: la restitution des terres. Or Gaza est une étape, Jerusalem en sera une autre, les revendications territoriales ne semblent ne plus vouloir s'arrêter. Ce qui, pour les israëliens, était sacré, même pour le moins croyant d'entre eux, ce sacré devient possible à marchander, l'esprit s'affaiblit, et on finit par accepter ce qui hier était innaceptable. Mais justement, si les positions israëliennes ne sont pas fermes, l'"ennemi", lui s'en rend compte et se raidit de jour en jour, de parcelle gagnée en parcelle gagnée. A chaque renoncement, on dit que c'est le dernier. En fait, notre position est très différente de celle de nos voisins: nous ne voulons pas leurs terres, nous voulons vivre juste tranquillement dans l'espace qui nous est alloué, en paix et en sécurité. Même les plus fanatiques d'entre nous ne voudraient pas un bout de Liban, de Jordanie ou d'Egypte.
Nos voisins, eux, lorgnent sur chaque lopin de ce pays, et cela fait toute la différence: nous sommes prêts à donner, eux sont prêts à prendre, puis à en redemmander.
Et je n'extrapole même pas sur le danger que représenterait un renversement de régime en Egypte.

Allez. Chabbat Chalom à tous.

PS: excusez-moi de dire "nous" en parlant d'Israël...

WILLIAM de marseille said...

Samuel, ton post a autant de justesse que celui d'Alain a de sincérité.
Chabat chalom.

Samuel said...

J'ai trouvé ça sur internet:

http://www.a7fr.com/default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=41972

En fait, c'est cela ce que je ressens, et que j'ai tenté d'exprimer dans un autre commentaire.