CULTURE DE LA SOUFFRANCE ET CULTE DU MARTYR

Ce matin en traçant ma route vers mon gagne-pain quotidien; je pris le temps d’écouter le talk-show matinal politique. Plutôt que de la musique, c’est rare.

Mais en ces temps de guerre, l’actualité est bruyante, et le spectacle réalité est a son apogée. En Israël on aime les reality-show. A la folie, à la maladie presque, j’ai envie de dire. Quatre Prime-time par semaine sur la grande chaîne commerciale sont consacrés à ces programmes débiles et débilisants. BigBrother, Survivors, etc…

Un phénomène incroyable, le israéliens sont accrocs à ces shows, les regardent par milliers et continuent d’en parler dans la journée, au boulot ou dans l’autobus. La guerre fait aussi partie de ce spectacle dont raffole le peuple. Et les médias le savent. En quelques minutes, des les premières attaques sur Gaza , toutes les chaînes de télé et radio furent en place pour assurer une couverture non stop des événements, là ou il faut et avec des correspondants dans les endroits les plus chauds prêts à diffuser sous les roquettes du Hamas. Filmer et saisir l'horreur au plus près, à Gaza ou Sderot C’est bon la guerre en direct.

Mais je m'éparpille...donc comme je le précisais précédemment, la radio est aussi omni-présente sur ce conflit. Ce matin, l’animateur s’entretenait en direct avec le mari ce cette pauvre femme tuée par un missile « grad » du Hamas tombé en pleine rue à Ashdod.

Imaginez vous un instant, cet homme qui a perdu son être cher, quelques heures auparavant, témoigner à la radio a 7h 30 du matin en direct. Et le journaliste qui lui demande comment il se sent…Silences dramatiques, gorge étouffée par des larmes de toute une nuit, l’homme n’a pas encore pu raconter à ses quatre enfants qui ont compris mais refusent de sortir de la chambre. 5 minutes d’un entretien poignant qui tire des larmes aux plus froids d’entre nous. Entre mélodrame et voyeurisme. Du reality-show à peine mis en scène. Une culture de la souffrance si propre à la société israélienne et que l'on retrouve aussi dans toutes les formes d'art; souffrir éternellement en tant que peuple, individu et créateur. 5000 ans de persécution ça marque.

Mais c’est aussi ce qui nous différencie du peuple Palestinien; ici en Israël, la moindre victime est portée par toute une ville est pleurée par tout un pays; on écoute ses proches, visite sa maison et on découvre son passé.

La différence est flagrante avec les peuples arabes de la région et plus particulièrement chez nos voisins palestiniens où, si l’on pleure aussi la perte des victimes, on n’hésite pas à considérer la mort comme un honneur; on le connaît ce culte du martyr. Le Hamas n’annonçait-il pas hier que si Tsahal rentre à Gaza ; les hommes; femmes et enfants offriront leur corps pour sauver la Palestine. Le prix de la vie n’est semble-t-il pas le même des deux cotes de la frontière.

C’est un choc de mentalités et de civilisations qu’il faudra un jour assimiler. En attendant le sang continue de couler ici et là-bas.

1 commentaires:

Anonymous said...

Reflexion d'une justesse parfaite !

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