FESTIVAL A HAIFA MAIS PAS A ACCO

Le festival du cinéma de Haifa a ouvert ses portes avant hier soir avec une soirée d'inauguration en présence de Jeanne Moreau.

Le Festival du cinéma de Haifa vaut le détour. Ce n'est pas Cannes en termes de Paillettes mais la sélection des films est très riche. D'autre part l'élan du cinéma israélien ces dernières années donne au festival un nouveau souffle ainsi qu'un vrai enthousiasme médiatique, des dizaines de films pendant une semaine dont de nombreux films français. Je suis passé à la soirée d'ouverture, il y avait foule: pas de Sophie Marceau cette année, mais Jeanne Moreau. Pas (plus) aussi renversante mais, oui je sais, une grande dame du cinéma...on a ce qu'on peut.

Le festival de Theatre d'Acco (Acre) a lui été annulé. Suite aux violences interraciales à Acco la semaine dernière le maire a préféré annuler ce qui est à mon goût le meilleur festival de l'année en Israël. Une semaine de théâtre Undergound dans le décor inspirant de la vieille ville d'Acre entre les ruines des templiers. Une sorte d'"Avignon israélien " ou se côtoient productions arabes et juives israéliennes. Le tout dans une ambiance bohème et conviviale.

Pas si convivial en ce moment... Depuis Yom Kippour Akko, est une ville qui brûle ; suite à un l'incursion d'un arabe en voiture dans le quartier juif, les violences se multiplient et les nuits sont enflammées. (ce se calme depuis 48h, on dirait)

Les juifs se sont vengés puis les arabes ont répondu et les juifs se sont vengés puis les arabes ont répondu…200..300 juifs et arabes d'à peine 20 ans élevés dans la haine qui ne cherchent qu'un prétexte pour se mettre sur la gueule.

Doit on voir, dans ces affrontements, le syndrome d'une véritable haine arabe-juive au cœur même d'une ville que l'on citait comme exemple de cohabitation pacifique; cinquième colonne arabe d'un coté contre désir des résidents juifs de virer les arabes de la ville? ou simples violences urbaines façon "Levallois"? Pas très clair à vrai dire; mais cela ne fait que souligner la sensation de péril que nous connaissons. Nous dormons sur des brasiers qui ne demandent qu'à s'enflammer au nord ou au sud.

En attendant, c'est le festival qui paye le prix ainsi que des centaines d'artistes de toutes confessions qui n'attendaient que cet événement pour se faire connaître et partager ensemble avec un public immense la magie du Théâtre.

Et puis c'est encore une occasion ratée de re-goûter au meilleur Houmous d'Israël: Houmous Said, dans le Souk de la vieille ville. Ils nous ont tout gâché.

On attend de connaître une date de report pour le Festival.

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