NOUVEAU DEPART, LE BLOGGING N'EST PAS MORT

Le Frenchie in the holy land n’est pas mort. Difficile de tuer ce blog qui est né par hasard, au Printemps 2005, il y a quatre ans et qui aura changé pas mal de choses dans ma vie. Mais il faut bien l’avouer j’ai eu un sacré ras le blog…et puis mon aventure sur TechCrunch.fr, qui s'est desormais achevée, ne m'avait pas laissé beaucoup de temps non plus.

Je souhaite profiter de cette nouvelle année pour reprendre un départ, pour partager de nouveau, quelques réflexions en vrac sur la vie en Israël, sur le web, la politique; la religion la musique, la cuisine ou le cinéma. Comme au bon vieux temps; ma façon à moi de continuer à chercher une forme de vérité.

Pourtant il est bien difficile de re-blogger à plein temps. Plein de choses ont évolué, Les blogs sont-ils morts ? non... mais ils ont pris un sacré coup sur la tète avec l’émergence du Micro-blogging, de Facebook entre autres. Le temps est à la communication raccourcie et en temps réel. Plus simple de partager un clip ou un lien sur Facebook ou sur Twitter que de se lancer dans un long billet explicatif. Finalement le blogger n’est pas forcement un vrai écrivain ou journaliste, tourmenté d’une passion intense pour l’écriture, par un besoin incontrôlé de salir la page blanche. Le blogger est avant tout un gros partageur d'opinions, avide de reconnaissance.

Au début des blogs on écrivait pas plaisir, ou par simple désir de partager des émotions ou des expériences. Le blogging est né du besoin des utilisateurs de devenir acteurs et de proposer une alternative à l'information formatée par les grands médias.Le Blogging devait donner naissance au journalisme citoyen; il a presque vu le jour.

Mais au lieu de vraiment chercher et lire des blogs remplis de contenu pertinent et différent, on s'est mis à suivre la crème des bloggeurs; le show-biz blogospherique et on a oublié les autres, ceux qui écrivent pour le plaisir et qui ne dépassent pas les 50 visites par jour. On a créé des classements et des outils de mesure d'influence. Petit à petit, grâce à un petit succès relatif, le bloggeur moyen s’est empli d’une responsabilité nouvelle, il s'est même pensé important par moments. Le bloggeur s’est senti journaliste-vedette et a parfois même flirté avec les médias traditionnels. Car rien ne fait plus plaisir à un bloggeur que d’etre cité (voire invité) à la radio ou à la TV. Le bloggeur veut être un électron libre, proposer une source d'infos alternative, mais quoi de plus bandant (c'est le mot) qu’une reconnaissance officieuse de la sainte mère télévision via une invitation sur un plateau de LCI ou Canal? et puis tout est allé plus vite, le temps s'est raccourci et la communication s'est accélérée. Un blog c'est devenu long et ennuyeux à lire. Étonnant pourtant quand on pense à l'essor de la vidéo sur le web qui elle consume encore plus de temps.

Et puis est arrivé le Pesonnal branding et sa cousine: la réputation en ligne. Deux allumeuses de première, prêtes à tout pour séduire l'ego du blogger. In-dis-pen-sable: il faut soigner son image en ligne, c'est comme ça, pas la peine de discuter. C’est bon pour son business, c’est bon pour se faire connaître; c'est vital pour ton image, mec. Un blog soigné c'est mieux qu'un bon vieux CV en ligne. Un blog n'est pas un espace de liberté, ce doit être une vitrine nickel, reluisante qui sert d'instrument de communication.Et puis parler de soi et de ses accomplissement partout où on peut; s'auto-linker, s'auto-citer, imposer son nom et son visage. De l'importance des blogs et des réseaux sociaux, bookmarking social, business et communauté... de plus en plus compliqué et abstrait.

Ce qui est certain c'est que le blogger a perdu de sa joie, de sa verve et de son irrévérence.

J'avoue avoir eu un peu de mal avec ce désir permanent de parler de soi, de se mettre en avant...même si c'est à des fins professionnelles; même si c'est un jeu marketing. J'ai aussi joué le jeu, avec plaisir parfois et souvent par intérêt. Cet Egoblogisme permanent m'a fait m'éloigner de l'écriture et m'a servi par bien d'autres aspects.Je ne crache pas dans la soupe aux choux; Il faut simplement trouver le juste équilibre, il me semble; entre positionnement marketing (terme plutôt laid je sais) et liberté d'expression. Retrouver de justes proportions. Le blogging n'est pas mort mais il doit retrouver son humilité et sa "pureté" d'origine. La révolution du Contenu généré par les utilisateurs a bien eu lieu. YouTube et les blogs en sont la preuve. Mais il ne faut pas oublier que ce qui finira toujours par faire la différence c'est la qualité du contenu; tout le reste n'est que bavardage. Et le blogging ce n'est pas simplement un outil de communication que l'on remplace par des sms, des tweets ou des"waves", c'est aussi une expérience littéraire voire parfois un moyen d'expression pour des âmes tourmentées.

Pour ma part, sur ce blog, j'ai souvent choisi d'écrire sur des thèmes politiques (et c'est pas bien non plus pour le personnal branding...) et ça on le sait c'est dangereux tant les extrémistes dominent dans cette région ou la religion aveugle les consciences des uns de des autres; arabes comme juifs. Pas facile d'être français et Juif...et de gauche. Ça détonne avec la pensée unique franco-feujette des plages de Tel-Aviv..

Et pourtant malgré ce malaise persistent, j'ai choisi de reprendre le chemin de l'écriture. Simplement pour le plaisir d'écrire même si je ne me considère pas comme un grand auteur et puis parce que il y a des sujets sur lesquels on ne peut plus se taire et qui méritent plus qu'un simple lien sur Twitter. Sur Internet, comme dans le "monde réel" et en "temps réel ou pas", il faut aider, continuer à soutenir les causes importantes; donner, encore et encore. Ici en Israël ou partout ailleurs dans ce monde enfoui si profondément dans le Samsara.

En attendant, Bonne année à tous!